(III) Résultats

Théorème (O. Butterley, C. Liverani 2007)

Il existe un espace de Hilbert de distributions

$\displaystyle C^{\infty}\left(\mathcal{E}\right)\subset\mathcal{H}\subset\mathcal{D}'\left(\mathcal{E}\right)$
tel que le spectre de $ \hat{H}:\mathcal{H}\rightarrow\mathcal{H}$ est discret. Les valeurs propres $ \lambda_{j}=\alpha_{j}-i\beta_{j}$ sont appelées ``résonances de Ruelle''.

Image spectre_resonances

Conséquences

Théorème (J. Sjöstrand, F.Faure 2009):

Majoration du nombre de résonances pour $ \alpha\gg1$:

$\displaystyle \sharp\left\{ \lambda_{j},\,\Re\left(\lambda_{j}\right)\in[\alpha...
...)>-\beta\right\} =o\left(\alpha^{n-\frac{1}{2}}\right),\qquad n=\dim\mathcal{E}$






La preuve utilise une analogie avec la mécanique quantique des systèmes ouverts

On a vu qu'une distribution $ \psi_{t}\left(X\right)$ évolue d'après (2):

$\displaystyle i\frac{d\psi}{dt}=\hat{H}\psi,$   avec$\displaystyle \qquad\hat{H}:=V\left(X\right)\left(-i\frac{d}{dX}\right)$

Afin de comprendre le spectre de $ \hat{H}$ (résonances de Ruelle), pensons

$\displaystyle X\in\mathcal{E}\quad:$"espace de configuration"           $\displaystyle \psi\left(X\right)\quad:$"fonction d'onde"           $\displaystyle \hat{H}\quad:$"opérateur Hamiltonien quantique"

D'après le ``principe de correspondance'' le ``Hamiltonien classique'' est:

$\displaystyle H\left(X,K\right)=V\left(X\right)\, K$

(rappel: on applique $ \hat{H}$ sur un mode de Fourier $ \psi_{K}\left(X\right)=e^{iKX}$), avec

$\displaystyle espace\, de\, phase:\,\begin{cases}
X\in\mathcal{E} & \qquad:\mbo...
...remath{dim3}}\\
K\in\mathbb{R}^{3} & \quad\mbox{variable impulsion}\end{cases}$

Les équation de Hamilton classiques sont alors:

\begin{displaymath}
\begin{cases}
\frac{dX}{dt} & =\frac{\partial H}{\partial K}...
...al H}{\partial X}=-\frac{\partial V}{\partial X}\, K\end{cases}\end{displaymath}

1ère equation: On retrouve (1).     2ème equation: dans l'espace $ \mathcal{E}$,    $ K$est un vecteur (co-)tangeant qui représente l'évolution entre trajectoires infiniment proches.

Image Anosov_2

Dans l'espace de phase $ \left(X,K\right)$:

les trajectoires ont un comportement "simple": elles diffusent sur un ``ensemble captif'' et fuient vers $ \left\vert K\right\vert\rightarrow\infty$ c'est à dire vers les échelles microscopiques.
On peut maintenant comprendre les résonances de Ruelle.

Comme en phys. atomique (ou autre "système quantique ouvert"), où une onde lumineuse diffuse sur un atome (dans l'espace réel), révélant des états métastables appelées ``résonances quantiques'', dans le mécanisme de la fluorescence.  

\includegraphics{fluorescence}          Image raies-balmer

Théorie de la diffusion

Il y a deux approches traditionelles pour la théorie de la diffusion. On utilise ici la 2ème.

1) Approche par la matrice $ S\left (E\right )$ de ``Scattering'':

Comme dans les expériences, on observe le système depuis l'infini.

$\displaystyle \psi_{out}=S\left(E\right)\psi_{in}$

Ex: le modèle de Breit-Wigner d'une résonance isolée, donne une Lorentzienne

$\displaystyle S\left(E\right)=\frac{1}{\left(E-\alpha\right)^{2}+\beta^{2}}=\frac{1}{\left\vert E-\left(\alpha-i\beta\right)\right\vert^{2}}$

ayant un pôle en $ E=\alpha-i\beta$.

Image pole

2) Approche spectrale de Combes-Baslev (70'), théorie semiclassique de Helffer-Sjöstrand (85):

Dans certains espaces fonctionnels (distributions de Sobolev Anisotropes), une résonances est un état stationnaire $ \psi$:

Image etat_stat

Dans ces espaces, le spectre de l'opérateur de transfert est discret, révélant une dynamique effective irréversible: on obtient ainsi le spectre de Ruelle.



Frederic Faure, UJF Grenoble