1 Courbe paramétrée (7 points)
Soit l’arc de courbe paramétrée Soient et les points de paramètres et .
X:=t^2+t^4; Y:=2t+t^3; A:=point(X,Y)(t=-1):; B:=point(X,Y)(t=1):;
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Faire une étude de la courbe sur l’intervalle (domaine
de définition, symétries éventuelles, branches infinies éventuelles,
points singuliers éventuels, double tableau de variation)
et sont définies et régulières, est paire, est impaire, donc le domaine d’étude est et on a une symétrie de la courbe par rapport à l’axe . Il n’y a pas de branche infinie. On a s’annule en et donc pas de point singulier. Il y a une tangente verticale à l’origine (point de paramètre ).
- Tracer l’arc de courbe et le segment et hachurer le domaine
délimité par l’arc de courbe et le segment .
- En ramenant le calcul à une intégrale curviligne,
déterminer l’aire de :
On applique le théorème de Green-Riemann (ou Stokes), on détermine
et tels que , par exemple
et , on est donc ramené à l’intégrale curviligne sur le
bord de orienté dans le sens trigonométrique de
. Sur le segment , la forme différentielle est nulle
(),
il reste donc l’intégrale sur l’arc de courbe dans le sens des décroissants
- En ramenant le calcul d’intégrale double non évidente
à une intégrale curviligne,
déterminer les coordonnées du centre d’inertie du domaine
(supposé homogène) :
Pour des raisons de symétrie, . Il reste à calculer le
numérateur de en appliquant à nouveau Green-Riemann,
on détermine
et tels que , par exemple
et . Comme précdemment l’intégrale de est nulle
sur le segment , il reste l’intégrale sur l’arc de courbe de
(point ) à (point )
D’où l’abscisse du centre d’inertie
2 Système différentiel (6 points)
a:=[[-3,1],[1,-3]]
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Résoudre le système différentiel
On pourra au choix diagonaliser la matrice ou se ramener à une équation
différentielle d’ordre 2.
On calcule les valeurs propres de qui sont donc et , on vérifie avec
puis on détermine les espaces propres, pour -4 la matrice du système donnant le noyau est : donc , engendré par le vecteur propre (1,-1). Pour -2, la matrice du système est donc , droite vectorielle engendrée par le vecteur propre (1,1). On pose On vérifie à permutation près :
On pose , on a , donc et , soit et d’où On utilise ensuite la condition initiale en , donc et Vérification
- On s’intéresse à la solution de
N.B.: on peut répondre à la suite en donnant la forme
que prend cette solution, on n’en demande pas le calcul complet.
Cette solution tend-elle vers 0 lorsque tend vers ? Est-elle bornée ? Le comportement asymptotique lorsque tend vers de la solution de ce système dépend-il de la condition initiale ?
On est en présence d’un système différentiel linéaire avec second membre de forme trigonométrique dont la solution générale est la somme de la solution générale homogène et d’une solution particulière. Comme les valeurs propres du système sont strictement négatives (-4 et -2), la solution de l’homogène tend vers 0 lorsque . D’autre part, on sait qu’on peut trouver une solution particulière trigonométrique de la forme et sont combinaison linéaire de et , et et ne sont pas valeurs propres de . Donc la solution cherchée ne tend pas vers 0 lorsque , elle est bornée et son comportement asymptotique est indépendant de la condition initiale (toutes les solutions se rapprochent de la solution ci-dessus).
3 Équation différentielle, modélisation (8 points)
Pour et , on considère l’équation différentielle d’inconnue la fonction : modélise la température absolue de la Terre au cours du temps, (température en Kelvin, temps en années).
-
est-elle une équation différentielle linéaire ? À variables
séparables ?
Cette équation n’est pas linéaire (à cause du terme en ), elle est à variables séparables. - Déterminer les solutions stationnaires de .
Ce sont les solutions constantes de l’équation donc et (N.B. cette dernière valeur n’est pas une solution physique puisqu’on modélise une température absolue). - On suppose qu’à l’instant , .
Montrer sans chercher à résoudre l’équation différentielle
que pour tout temps , en déduire
le sens de variations de puis le comportement de lorsque
tend vers .
Si alors la solution est stationnaire. Sinon on applique le théoréme de Cauchy-Lipschitz, les solutions ne peuvent se croiser donc ne peuvent passer par la valeur , donc si alors pour tout temps. Donc et est croissante, majorée par donc tend vers une limite, qui est alors solution stationnaire, c’est donc . - Que se passe-t-il si ?
Peut-on dire que la température est un équilibre stable ?
Toujours en appliquant Cauchy-Lipschitz, les solutions ne se croisent pas, on a donc , d’où , est donc décroissante, minorée par donc tend vers une limite qui est solution stationnaire, c’est donc . La température est donc un équilibre stable, si on a une condition initiale proche de la solution tend vers lorsque . - Pour modéliser l’effet sur la température des émissions de CO2
au cours du temps, on ajoute un second membre
à l’équation
est-elle une équation différentielle linéaire ? A variables
séparables ?
Ce n’est pas une équation linéaire (terme en ) et ce n’est pas non plus une équation à variables séparables (sauf si est constant). - On suppose maintenant que est proche de . Pour pouvoir faire des calculs on linéarise le modèle, on remplace par son développement de Taylor à l’ordre 1 en . Déterminer ce développement. Montrer qu’on obtient une équation de la forme donner la valeur de en fonction de et . Le développement de Taylor à l’ordre 1 en d’une fonction est donné par ce qui se traduit ici par on remplace par son développement sans le terme de reste dans , on obtient alors avec .
- Résoudre l’équation lorsque est constant (par exemple
).
Montrer que la température se stabilise à une nouvelle valeur
que l’on déterminera.
La solution de l’homogène associée à est . L’équation admet une solution particulière constante
solution de soit , la solution
générale de est donc
La limite de lorsque tend vers l’infini est
,
la température se stabilise donc à une nouvelle valeur
en hausse d’environ 2.3 degré dans
ce modèle.
Remarque 1 : on aurait pu calculer la nouvelle température d’équilibre sans linéariser, en résolvant , ce qui donne en hausse d’environ 2.2 degrés, cela donne une idée de la précision de la méthode de linéarisation.
Remarque 2 : a la dimension d’un temps (en années ici), c’est le temps de “demi-vie” nécessaire pour réduire de moitié l’écart de la température à la température d’équilibre. - On suppose dans cette question que modélise
une concentration de CO2 qui croit linéairement
pendant années puis devient constante :
Résoudre l’équation pour sur l’intervalle
en déduire la valeur de .
Puis résoudre pour sur
l’intervalle .
Discuter l’évolution
de la température dans ce modèle.
Pour on a une équation linéaire avec second membre, la solution de l’homogène ne change pas, on cherche une solution particulière sous la forme , on remplace dans , on obtient Le terme en nous donne la valeur de puis le terme constant nous donne la valeur de d’où la solution générale avec second membre On détermine avec la condition initiale et On en déduit la valeur de la température à l’instant La solution sur l’intervalle est où la valeur de la constante est déterminée par la condition initiale en On observe que , c’est l’écart à la nouvelle température d’équilibre calculée à la question précédente. Par exemple, si , on a .Qualitativement, la température va commencer par rester presque constante (le terme d’ordre 1 du développement limité en de est nul) puis croitre progressivement avec une croissance “presque” linéaire pour proche de (en supposant que et sont du même ordre de grandeur). On atteind alors une température inférieure à la nouvelle température déquilibre (de 290.3K), puis la température va se rapprocher lentement de la nouvelle température d’équilibre, l’écart se comportant comme une exponentielle décroissante. Par exemple si , la hausse est de 1 degré au bout de 100 ans avec un écart de 1.3 degré en-dessous de la nouvelle température d’équilibre, puis tous les 53 ans cet écart se réduit de moitié.
N.B. : ce modèle très simple considère la Terre comme un corps noir ayant la même température partout, avec une inertie thermique d’une cinquantaine d’années (principalement due aux océans) et un effet des émissions de CO2 très simples (linéaire puis constant). Il ne prend pas en compte les rétro-actions (par exemple fonte de la banquise) et sous-estime très probablement le réchauffement en cours, actuellement estimé à 0.2 degré par décennie, cf. GISSTEMP 4 ou NCEP. Il montre toutefois que l’arrêt des émissions de CO2 ne signifie pas que la température se stabilise immédiatement!