Retour à la page personnelle de Bernard Parisse.Chapitre 27 Utilisation des sommes de Riemann avec Xcas
27.1 Sommes de Riemann et définition de l’intégrale
27.1.1 Deux théorèmes
Soit [a,b] un segment de ℝ.
Rappel : Intégrale d’une fonction en escalier φ sur [a,b]
L’intégrale d’une fonction en escalier φ de [a,b]
dans ℝ ou ∑(1./n,n=1..20000)mathbb C notée
∫ab φn est égale à :
∑j=1n (aj −aj−1)*λj
où λj est la valeur
constante prise par φj sur ]aj−1,aj[.
Soit f une application continue par
morceaux de [a,b] dans ℝ ou ℂ.
Théorème 1
f est la limite uniforme d’une suite φn de fonctions en escalier sur
[a,b].
Théorème 2 et définition de l’intégrale
Si φn est une suite de fonctions en escalier sur [a,b] qui converge
uniformément vers f sur [a,b], alors la suite ∫ab φn
converge et cette limite ne depend pas de la suite φn choisie pourvu
que cette suite φn converge uniformément vers f sur [a,b].
Cette limite est appelée intégrale de f sur [a,b] et est notée
∫ab f ou encore ∫ab f(t) dt.
27.1.2 Sommes de Riemann
Soit (aj)j ∈ [0,n] une subdivision de [a,b].
Définition
On appelle sommes de Riemann de f associée à la subdivision
(aj)j ∈ [0,n] toutes les sommes de la forme :
∑j=1n f(tj)*(aj−aj−1)
où tj est un élément de
[aj−1,aj] pour tout j ∈ [1,n].
Soit (aj)j ∈ [0,n] une subdivision régulière de [a,b] c’est à
dire aj=a+j*b−a/n pour j ∈ [0,n] .
Propriété
On a :
aj−aj−1=b−a/n pour j ∈ [1,n].
et donc
∫ab f(t) dt=limn → +∞b−a/n∑j=1n f(tj)=limn → +∞b−a/n∑j=1n−1 f(tj)
où tj est un élément de
[aj−1,aj] pour tout j ∈ [1,n]
(par ex tj=aj−1 ou tj= aj).
27.2 Les fonctions de Xcas utilisées
Voici les fonctions de Xcas qui vous seront utiles dans ces exercices.
sum_riemann(xpr(n,k),[n,k]) renvoie au voisinage de
n=+∞ un équivalent de ∑k=1n xpr(n,k) ou de
∑k=0n-1 xpr(n,k) ou de ∑k=1n-1 xpr(n,k)
lorsque la somme considérée est une somme de Riemann associée à une
fonction continue sur [0,1] ou répond
"ce n’est probablement pas une somme de Riemann" quand
la recherche a été infructueuse.
Remarque : lorsque la fonction f est seulement continue sur ]0,1]
(resp sur [0,1[ ou sur ]0,1[)
et que int01f(x)dx converge on a encore ∑k=1n 1/n*f(k/n)
(resp ∑k=0n−1 1/n*f(k/n) ou ∑k=1n−1 1/n*f(k/n))
tend vers int01f(x)dx quand n−>+∞.
integrate(xpr(x),x,a,b) calcule l’intégrale de l’expression
xpr(x) entre a et b.
partfrac(n(x)/d(x)) décompose en éléments simples la fraction
rationnelle n(x)/d(x).
27.3 Exercices
-
Soit Sn=∑k=1n k2/n3.
Calculer limn → +∞ Sn.
- Soit Sn=∑k=1n k3/n4.
Calculer limn → +∞ Sn.
- Calculer
limn → +∞(1/n+1+1/n+2+...+1/n+n).
Déterminer un équivalent de Sn==∑k=n+12*n 1/kp lorsque p∈ ℝ−{1}
- Calculer
limn → +∞(n/n2+12+n/n2+22+...+n/n2+n2).
- Soit Sn=∑k=1n n+k/n2+k2.
Calculer limn → +∞ Sn.
- Soit Sn=∑k=1n 32n3/16n4−k4.
Calculer limn → +∞ Sn.
27.4 Corrections des exercices
-
Sn=∑k=1n k2/n3=1/n∑k=1n (k/n)2
Sn est une somme de Riemann de la fonction f(x)=x2 sur [0,1].
On a :
limn → +∞ Sn=∫01 x2 dx
On tape :
sum_riemann(k2/n3,[n,k])
On obtient :
1/3
Donc
Pour vérifier on tape :
integrate(x2,x,0,1)
On obtient :
1/3
- Sn=∑k=1n k3/n4=1/n∑k=1n (k/n)3.
Sn est une somme de Riemann de la fonction f(x)=x3 sur [0,1].
On a :
limn → +∞ Sn=∫01 x3 dx
On tape :
sum_riemann(k3/n4,[n,k])
On obtient :
1/4
Donc
Pour vérifier on tape :
integrate(x3,x,0,1)
On obtient :
1/4
- Soit Un=(1/n+1+1/n+2+...+1/n+n)=∑k=n+12*n 1/k=∑k=1n 1/n+k=1/n∑k=1n 1/1+k/n
Un est une somme de Riemann de la fonction f(x)=1/1+x sur [0,1] (ou de la fonction g(x)=1/x sur [1,2]).
On a :
limn → +∞ Sn=∫011/1+x dx=
∫121/x dx.
On tape :
sum_riemann(1/(n+k),[n,k])
On obtient :
log(2)
Donc
Pour vérifier on tape :
integrate(1/(1+x),x,0,1) ou integrate(1/x,x,1,2)
On obtient :
log(2)
Pour avoir un équivalent de Sn=∑k=n+12*n 1/kp on tape :
sum_riemann(1/(n+k)p,[n,k])
on obtient "ce n’est probablement pas une somme de riemann"
car le paramètre p n’est pas bien géré.
On tape alors :
sum_riemann(1/(n+k)2,[n,k])
on obtient 1/2/n
sum_riemann(1/(n+k)3,[n,k])
on obtient 3*1/8/n2 (ou encore 3/4/(2*n2))
sum_riemann(1/(n+k)4,[n,k])
on obtient 7*1/24/n3 (ou encore 7/8/(3*n3))
L’équivalent de Sn=∑k=n+12*n 1/kp semble donc être
2p−1−1/2p−1*(p−1)*np−1
- Soit Sn=(n/n2+12+n/n2+22+...+n/n2+n2)=∑k=1n n/n2+k2=1/n∑k=1n 1/1+(k/n)2
Sn est une somme de Riemann de la fonction f(x)=1/1+x2 sur [0,1].
On a :
limn → +∞ Sn=∫011/1+x2 dx.
On tape :
sum_riemann(n/(n2+k2),[n,k])
On obtient :
π/4
Donc
Pour vérifier on tape :
integrate(1/(1+x2),x,0,1)
On obtient :
π/4
- Sn=∑k=1n n+k/n2+k2=1/n∑k=1n 1+k/n/1+(k/n)2.
Sn est une somme de Riemann de la fonction f(x)=1+x/1+x2 sur [0,1].
On a :
limn → +∞ Sn=∫011+x/1+x2 dx.
On tape :
sum_riemann((n+k)/(n2+k2),[n,k])
On obtient :
2*log(2)+ π/4
Donc
Pour vérifier on tape :
integrate((1+x)/(1+x2),x,0,1)
On obtient :
2*log(2)+ π/4
- Sn=∑k=1n 32n3/16n4−k4=1/n∑k=1n 32/16−(k/n)4.
Sn est une somme de Riemann de la fonction f(x)=32/16−x4 sur [0,1].
On a :
limn → +∞ Sn=∫0132/16−x4 dx.
On tape :
sum_riemann(32*n3/(16*n4-k4),[n,k])
On obtient :
2*atan(1/2)+log(3)
Donc
Pour vérifier on tape :
integrate(32/(16-x4),x,0,1)
On obtient :
2*atan(1/2)+log(3)
Si on veut savoir comment cette intégrale a été calculée on
décompose en éléments simples 32/16−X2 en posant X=x2,
on tape :
partfrac(32/(16-X2))
On obtient :
4/(X+4)+4/(-X+4)
Puis on tape :
integrate(4/(x2+4),x,0,1) et on obtient :
2*atan(1/2)
Puis on tape :
integrate(4/(-x2+4),x,0,1) et on obtient :
log(3)
27.5 Autres exercices
-
Soit Sn=∑k=1n k/n2 sin(kπ/n).
Calculer limn → +∞ Sn.
On tape :
sum_riemann(k/n2*sin(k*pi/n),[n,k]) |
On obtient :
En effet l’intégrale ∫01 x sin(π x)dx vaut
1/π.
On tape :
On obtient :
- Soit Sn=∑k=1n 1/n sin(k*x/n).
Calculer limn → +∞ Sn.
On tape :
sum_riemann(1/n*sin(k*x/n),[n,k]) |
On obtient :
En effet ∫01 sin(t* x)dt = −cos(t*x)/x|t=1 +cos(t*x)/x|t=0=−cos(x)+1/x.
On tape :
On obtient :
- Soit Sn=∑k=1n k2/n2 sin(kπ/n).
Trouver un equivalent de Sn quand n → +∞.
On tape :
sum_riemann(k2/n2*sin(k*pi/n),[n,k]) |
On obtient :
En effet l’intégrale ∫01 x2 sin(π x)dx vaut
π2−4/π3 et Sn est le produit de n par une somme
de Riemann de cette intégrale.
On tape :
normal(int(x2*sin(pi*x),x,0,1)) |
On obtient :
Sn est donc équivalente à n*π2−4/π3
quand n → +∞.
- Soit Sn=∑k=1n sin(π/n)/2+cos(kπ/n).
Calculer limn → +∞ Sn.
On tape :
sum_riemann(sin(pi/n)/(2+cos(k*pi/n)),[n,k]) |
On obtient :
En effet l’intégrale ∫01 1/2+cos(π x)dx vaut
1/π et Sn est le produit de nsin(π/n) par une
somme de Riemann de cette intégrale.
On tape :
int(1/(2+cos(pi*x)),x,0,1) |
On obtient :
On tape :
limit(n*sin(pi/n),n=+infinity) |
On obtient :
La limite de Sn est donc 0 (0*π=0) quand n → +∞.
- Soit Sn=∑k=1n 1/√k2+n2.
Calculer limn → +∞ Sn.
On tape :
sum_riemann(1/sqrt(k2+n2),[n,k]) |
On obtient :
En effet l’intégrale ∫01 dx/√1+x2 vaut
−(ln(√2−1))π.
On tape :
On obtient :
- Soit Sn=∑k=1n n/n2+k2t2.
Calculer limn → +∞ Sn.
On tape :
sum_riemann(n/(k2*t2+n2),[n,k]) |
On obtient :
En effet l’intégrale ∫01 dx/x2*t2+1 vaut
arctan(|t|)/|t|.
On tape :
On obtient :
27.6 Somme et produit se ramenant à des sommes de Riemann
-
Soit Sn=∑k=1n−1 1/√k(n−k).
Calculer limn → +∞ Sn.
On tape :
sum_riemann(1/sqrt(k*(n-k)),[n,k]) |
On obtient :
En effet l’intégrale ∫01 dx/√x*(1−x) est
convergente vers π.
On tape :
int(1/(sqrt(x*(1-x))),x,0,1) |
On obtient :
- Soit Pn=1/n(∏k=1n (k+n))1/n.
Calculer limn → +∞ Pn.
On a :
ln(Pn)=−ln(n)+1/n∑k=1nln(k+n)=1/n∑k=1nln(1+k/n)
On tape :
sum_riemann(1/n*ln(1+k/n),[n,k]) |
On obtient :
Donc limn → +∞ Pn=exp(2*ln(2)−1)=4/e
27.7 Calcul d’une intégrale à l’aide d’une somme de Riemann
Soit Pn=∏k=1n sin(kπ/2n).
1/ Montrer que :
∏k=1n−1(1−cos(k*π/n))=n/2n−1.
2/ En déduire que :
∏k=1n−1(sin(k*π/2n))=√n/2n−1.
3/ Dèterminer la limite de
π/2n∑k=1n−1 ln(sin(k*π/2n)) quand n tend vers +∞.
4/ Montrer que l’intégrale I=∫0π/2ln(sin(x))dx est convergente et calculer sa valeur à l’aide des sommes de Riemann.
5/ Retrouver ce résultat en considérant J=∫0π/2ln(cos(x))dx et en montrant que I=J=I+J/2
1/ On a :
∏k=02n−1(z−exp(i*k*π/n))=z2n−1=
(z−1)(z−exp(i*π))∏k=1n−1(z−exp(i*k*π/n))(z−exp(i*(2*n−k)*π/n)) donc
∏k=1n−1(z−exp(i*k*π/n))(z−exp(i*(2*n−k)*π/n))=
z2n−1/(z−1)(z−exp(i*π))=(z2)n−1/(z2−1)=1+z+z2+...z2n−2
En faisant tendre z vers 1 on en déduit que :
∏k=1n−1(1−exp(i*k*π/n))(1−exp(i*(2*n−k)*π/n))=n
On a 1−exp(i*(2*n−k)*π/n)=1−exp(−i*k*π/n) et :
(1−exp(i*k*π/n))(1−exp(−i*k*π/n))=2−2cos(k*π/n)
Donc :
∏k=1n−12−2cos(k*π/n)=n
ou encore :
∏k=1n−11−cos(k*π/n)=n/2n−1
On a :
(sin(k*π/2n))2=1/2(1−cos(k*π/n))
Donc :
∏k=1n−1(sin(k*π/2n))2=1/2n−1*n/2n−1
Ou encore puisque sin(k*π/2n)>0 pour tout k=1..(n−1) :
∏k=1n−1sin(k*π/2n)=√n/2n−1
On a :
π/2n∑k=1n−1 ln(sin(k*π/2n))=
π/2nln(∏k=1n−1sin(k*π/2n))=
π/2nln(√n/2n−1)
On tape
limit(pi/2/n*ln(sqrt(n)/2n-1),n=+infinity) |
On obtient :
4/ ∫0π/2ln(sin(x))dx est convergente en 0 car :
0<−ln(sin(x))<1/√x au voisinage de 0 (limx−>0√x *ln(sin(x))=0) et ∫01 dx/√x est convergente en 0.
Or π/2n∑k=1n−1 ln(sin(k*π/2n))
est la somme de Riemann associée à I
donc :
∫0π/2ln(sin(x))dx=−(ln(2)/2)
5/ J est convergente en π/2 car, avec le changement de variables
x=π/2−u, on a :
∫0aln(cos(x))dx=∫π/2−aπ/2ln(sin(x))dx
donc
I=J=(I+J)/2=1/2∫0π/2ln(sin(x)*cos(x))dx=
1/2∫0π/2(ln(sin(2*x))−ln(2))dx=
I/2−1/2∫0π/2ln(2)dx=I/2−ln(2)/4
en effet
∫0π/2ln(sin(2*x))dx=1/2∫0πln(sin(u))du=
1/2(∫0π/2ln(sin(u))du+∫π/2πln(sin(u))du)=
1/2(∫0π/2ln(sin(u))du−∫π/20ln(sin(π−t))dt)=1/2(I+I)=I
Donc
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