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6  Programmation

6.1  Le langage

Xcas permet d’écrire des programmes, comme n’importe quel langage de programmation. Voici ses principales caractéristiques.

Dans un programme, lorsqu’on appelle une variable munie d’un indice qui n’est pas affectée à une liste, séquence ou matrice, c’est une table qui est créée, et non une liste. Une table est un conteneur d’objets analogue aux listes et aux séquences. La différence est qu’elle peut être indicée par autre chose qu’un entier, par exemple une chaîne de caractères…  Si a est une variable formelle, la commande a[4]:=2 crée une table a.
Pour que a soit une liste, il faut d’abord affecter a à une liste par exemple a:=[0$10] (si la taille de la liste est connue) ou a:=[] puis a[4]:=2. Même si le langage est non typé, il est donc recommandé d’initialiser les variables avant de les utiliser. La syntaxe de déclaration d’une fonction est la suivante.

nom_fonction(var1,var2,...):={
local var_loc1, var_loc2,... ;
  instruction1;
  instruction2;
  ...
}

La syntaxe est soit avec des mots clef en français soit celle du langage C++.

Instructions en fançais
affectation a:=2;
entrée expression saisir("a=",a);
entrée chaine saisir_chaine("a=",a);
sortie afficher("a=",a);
valeur retournée retourne(a);
arrêt dans boucle break;
alternative si <condition> alors <inst> fsi;
  si <condition> alors <inst1> sinon <inst2> fsi;
boucle pour pour j de a jusque b faire <inst> fpour;
  pour j de a jusque b pas p faire <inst> fpour;
boucle répéter repeter <inst> jusqua <condition>;
boucle tantque tantque <condition> faire <inst> ftantque;
boucle faire faire <inst1> si <condition> break;<inst2>
  ffaire;
Instructions comme en C++
affectation a:=2;
entrée expression input("a=",a);
entrée chaine textinput("a=",a);
sortie print("a=",a);
valeur retournée return(a);
arrêt dans boucle break;
alternative if (<condition>) {<inst>};
  if (<condition>) {<inst1>} else {<inst2>};
boucle pour for (j:= a;j<=b;j++) {<inst>};
  for (j:= a;j<=b;j:=j+p) {<inst>};
boucle répéter repeat <inst> until <condition>;
boucle tantque while (<condition>) {<inst>};
boucle faire do <inst1> if (<condition>) break;<inst2> od;

Pour les tests, une condition est un booléen, résultat d’une expression logique, utilisant les opérateurs habituels.

Opérateurs logiques
==teste l’égalité!=teste la différence
<teste la stricte infériorité>teste la stricte supériorité
<=teste l’infériorité ou l’égalité>=teste la supériorité ou l’égalité
&&, et opérateur booléen infixé et||, ouopérateur booléen infixé ou
vraiest le booléen true ou 1fauxest le booléen false ou 0
non, !inverse logique  

Attention, i désigne √−1 et ne peut pas être utilisé comme variable de boucle. L’instruction break; permet de sortir d’une boucle et continue; de passer immédiatement à l’itération suivante. De nombreuses variantes sont reconnues en particulier en mode de compatibilité avec Maple, Mupad et les TI89/Voyage 200. On peut capturer des erreurs d’exécution par

try {bloc_erreurs_capturees} 
catch (variable)
    {bloc_execute_si_erreur}

Par exemple :

try{A:=idn(2)*idn(3)} 
catch(erreur) 
{print("l'erreur est "+erreur)}

6.2  Quelques exemples

Pour écrire un programme, il est conseillé d’ouvrir un éditeur de programme avec le menu Prg->Nouveau programme. Le menu Prg de l’éditeur permet d’entrer facilement les structures de programmation. On peut ensuite sauvegarder le texte du programme indépendamment de la session de travail pour l’utiliser ensuite dans une autre session de travail.

Voici un programme qui donne le quotient et le reste de la division euclidienne de 2 entiers en utilisant les fonctions iquo qui renvoie le quotient et irem qui renvoie le reste (c’est la fonction iquorem de Xcas).

idiv2
idiv2(a,b):={idiv2(a,b):={
local q,r; local q,r;
if (b!=0) { si b!=0 alors
q:=iquo(a,b); q:=iquo(a,b);
r:=irem(a,b);} r:=irem(a,b);
else { sinon
q:=0; q:=0;
r:=a; r:=a;
} fsi
return [q,r]; retourne [q,r];
}}

Saisissez cette fonction idiv2 dans un éditeur de programme, testez-la (bouton OK) puis sauvegardez par exemple sous le nom idiv2.cxx. Vous pouvez utiliser cette fonction dans une ligne de commande, en tapant par exemple idiv2(25,15). Vous pourrez utiliser cette fonction dans une autre session Xcas, en utilisant la commande read("idiv2.cxx") ou en l’ouvrant depuis un éditeur de programme (et en le validant par OK).

Voici maintenant deux versions du calcul du PGCD de deux entiers, une version itérative, puis une version récursive.

pgcd_iteratif
pgcdi(a,b):={pgcdi(a,b):={
local r; local r;
while (b!=0) { tantque b!=0 faire
r:=irem(a,b); r:=irem(a,b);
a:=b; a:=b;
b:=r; b:=r;
} ftantque
return a; retourne a;
}:;}:;

pgcd_recursif
pgcdr(a,b):={pgcdr(a,b):={
if (b!=0) return a; si b!=0 alors retourne a;fsi
return pgcdr(b,irem(a,b)); retourne pgcdr(b,irem(a,b));
}:;}:;

Il arrive parfois qu’un programme ne fonctionne pas du premier coup comme prévu (!) Il est alors possible de l’exécuter en mode pas-à-pas pour le mettre au point, avec la commande debug. Pour plus de détails consulter le menu Aide->Interface. Par exemple, pour le programme idiv2, on lance la mise au point en tapant :
debug(idiv2(25,15))
Le débuggueur affiche automatiquement la valeur des paramètres a,b puis des variables locales q,r lors de l’exécution instruction par instruction avec le bouton sst.

6.3  Style de programmation

Xcas est interprété et non compilé. Plus que le nombre de lignes du programme, c’est le nombre d’instructions réellement exécutées qui influence le temps de calcul. En règle générale, il est plus rapide de créer des listes ou des séquences que de programmer des boucles. Voici quelques manières de calculer 5000! : comparez leurs temps d’exécution.

5000!
product([n$(n=1..5000)])
product(cumSum([1$5000]))
f:=1; (f:=f*n)$(n=2..5000):;f
f:=1; for(n:=1;n<=5000;n++) {f:=f*n}
f:=1;n:=1; while(n<5000) {n:=n+1; f:=f*n}
f:=1; (f:=f*n)$(n=2..5000)

La rapidité d’exécution est parfois contradictoire avec la clarté du programme, et on doit accepter des compromis. Dans une utilisation courante, le temps de calcul n’est pas réellement un enjeu : on utilise en général les langages interprétés comme Xcas pour tester des algorithmes et réaliser des maquettes. Les applications en vraie grandeur sont codées dans des langages compilés comme C++ (en utilisant par exemple la librarie giac pour les fonctions de calcul formel).


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