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Rencontre au CIRM\
{}``résonances en physique mathématiques'' \
19-23 janvier 2009.
Rencontre au CIRM
"résonances en physique mathématiques"
19-23 janvier 2009.
Contents
1 Présentation du thème et intérêt scientifique du colloque
1.1 Motivations physiques
1.1.1 Résonances quantiques
1.1.2 Décohérence quantique
1.2 Analyse semiclassique
1.2.1 Dynamique chaotique
1.2.2 Chaos quantique
1.3 Quelques problématiques du chaos quantique
1.3.1 Exemples simples de systèmes chaotiques
1.3.2 Ergodicité quantique
1.3.3 Distribution des résonances
2 le nombre de participants prévus et ayant confirmé leur participation
3 la liste des conférenciers prévus et ayant confirmé leur participation
4 la composition du comité scientifique
5 Un programme
1 Présentation du thème et intérêt scientifique du colloque
Le thème principal de ce colloque concerne les résonances telles qu'elles
apparaissent dans plusieurs domaines de la physique mathématiques
et de la physique théorique. La notion de résonance est une description
de type spectrale pour des problèmes dynamiques. C'est une notion
qui s'est très développée ces dernières années. Le concept de résonances
apparaît sous des formes et des interprétations assez variées selon
les domaines et nous souhaitons réunir et confronter les différentes
communautés concernées en physique théorique et mathématiques:
- Résonances en physique expérimentale
- Résonances quantiques.
- Résonances des systèmes quantiques ouverts. Décohérence.
- Résonances des systèmes semi-classiques. Chaos quantique.
- Résonances en géométrie hyperbolique.
- Résonances de Ruelle-Pollicott des systèmes dynamiques hyperboliques
ou partiellement hyperboliques.
Malgré la diversité des applications du concept de résonance, le concept
de base et de nombreux outils sont communs. Par conséquent des résultats
obtenus dans certains domaines peuvent être profitables à d'autres.
Nous décrivons maintenant ces différents domaines.
1.1 Motivations physiques
Le thème de ce colloque est de nature essentiellement théorique, puisqu'il
concerne des systèmes quantiques modèles (simplifiés), mais dans une
description rigoureuse (mathématique). Ces modèles partagent certaines
caractéristiques avec les systèmes expérimentaux suivants:
- diffusion en physique nucléaire, atomique, moléculaire
- photo-ionisation en physique atomique
- expériences de "billard micro-onde"
- transport électronique à travers une cavité mésoscopique bidimensionnelle,
à basse température.
Chacune de ces expériences concerne un système quantique "ouvert",
autrement dit un "petit système" fortement couplé avec l'extérieur
(ou "environnement"). Les phénomènes intéressants ont lieu dans
une région bien définie de l'espace (la cellule à atomes, la cavité
micro-onde ou la "boîte" mésoscopique), tandis que les particules
à l'extérieur de cette zone peuvent être considérées comme étant "libres".
Il s'agit donc d'expériences de diffusion: l'expérimentateur
envoie un faisceau de particules libres vers la "boîte", et
observe le faisceau sortant après l'interaction: la forme de ce faisceau
le renseigne sur la nature des interactions à l'intérieur de la "boîte".
1.1.1 Résonances quantiques
Lorsqu'on fait varier l'énergie du faisceau incident, on observe dans
l'intensité du faisceau sortants des fluctuations, qui prennent dans
certains cas la forme de pics bien séparés: chaque pic correspond
alors à une résonance, autrement dit un état métastable de
la "boîte". Mathématiquement, l'hamiltonien décrivant le système
n'a en général pas d'états liés, mais un spectre continu sur l'axe
réel positif. Néanmoins, cet hamiltonien possède des "états propres
métastables" associés à des valeurs propres complexes, qui sont
les résonances: la partie réelle de la valeur propre donne la position
pic, tandis que sa partie imaginaire en donne la largeur.
Lorsque la boîte est faiblement ouverte (faiblement couplée à l'extérieur),
chaque résonance est une perturbation d'un état lié de la "boîte
fermée". À mesure que le couplage augmente, les résonances deviennent
plus profondes, et il devient impossible de discerner les pics les
uns des autres. Le signal est alors fluctuant et sans structure simple :
on est dans un régime de "fluctuations d'Ericson" (en physique
nucléaire et atomique), de "fluctuations de conductance" (en
physique mésoscopique). Nous nous intéresserons particulièrement à
ce régime non-perturbatif.
1.1.2 Décohérence quantique
Une manière plus réaliste de modéliser un système quantique ouvert,
c'est de tenir compte explicitement de la dynamique propre de l'environnement,
ainsi que des interactions entre la "boîte" et ce dernier. En
général, l'évolution du système total est trop compliquée pour être
analysée exactement, et on a recours à une évolution effective
du petit système, qui est alors non-unitaire et non-réversible. Pour
des faibles interactions avec l'environnement (régime perturbatif),
cette dynamique effective peut être décrite par une équation maîtresse
markovienne de Lindblad ou de Redfield décrivant l'évolution de la
matrice densité du petit système. Cette évolution est caractérisée
par des résonances, qui sont alors les valeurs propres du générateur
de la dynamique. Une approche équivalente consiste a décrire la dynamique
grâce à une équation de Schrödinger stochastique [Gisin-Percival,
Dalibard-Castin-Mølmer, Carmichael].
Physiquement, l'interaction avec l'environnement a sur le petit système
des effets dissipatifs (avec ou sans échange d'énergie) et de décohérence
quantique qui découlent de l'intrication entre l'état du petit système
et celui de l'environnement (l'état du système n'est plus décrit par
un état pur mais par un mélange statistique d'états). Le second effet
est généralement le plus rapide, et il est crucial de le contrôler
si on veut réaliser un "ordinateur quantique" (le calcul fait
par l'ordinateur doit se faire avant le début de cette décohérence).
Par conséquent, il est important de contrôler l'échelle de temps de
la décohérence, en fonction de la dynamique propre du petit système
et de son couplage avec l'extérieur [Strunz-Haake-Braun].
1.2 Analyse semiclassique
Un autre point commun des expériences ci-dessus est qu'elles ont souvent
lieu dans un régime "semi-classique": l'hamiltonien quantique
contient une "constante de Planck effective" assez petite. Cette
"constante" n'a pas forcément de rapport avec la constante absolue
(h/2p). Par exemple, dans le cas du billard micro-onde, le régime
semiclassique correspond au cas où la longueur d'onde des ondes injectées
est petite par rapport à la taille caractéristique du billard. De
même, une cavité mésoscopique (typiquement, de quelques microns) est
grande par rapport à la longueur d'onde de Fermi des électrons assurant
le transport.
Dans ces conditions, il convient d'utiliser des méthodes d'analyse
semi-classiques pour décrire le système quantique. L'analyse semi-classique
rigoureuse s'est beaucoup développée depuis une trentaine d'années,
en particulier au sein de la communauté mathématique française.
1.2.1 Dynamique chaotique
Ce colloque concerne aussi les systèmes dont la dynamique classique
est chaotique.
La dynamique classique est instable, et ne peut être décrite en général
que par une approche probabiliste, dans la limite des temps longs:
au lieu de décrire l'évolution d'une seule particule, on s'intéresse
à l'évolution d'un "nuage" de particules donné par une certaine
densité sur l'espace des phases. Ce formalisme permet de décrire de
façon précise la vitesse à laquelle deux nuages de particules se "mélangent"
lors de l'évolution. Dans les cas simples, la vitesse de mélange est
exponentielle, et contrôlée par un autre type de "résonances"
(dites de Ruelle-Pollicott). Ces résonances sont des valeurs propres
d'opérateurs engendrant la dynamique sur des espaces fonctionnels
adaptés.
La théorie des systèmes dynamiques (classiques) a fait d'importantes
avancées ces dernières années.
1.2.2 Chaos quantique
Lorsqu'on quantifie un système hamiltonien non-intégrable, on ne peut
utiliser les méthodes asymptotiques du type Bohr-Sommerfeld pour décrire
les valeurs propres, car il n'y a qu'une seule quantité conservée
(l'énergie), contre plusieurs degrés de liberté. Un certain nombre
d'outils ont néanmoins été développés (surtout par les physiciens)
pour caractériser la dynamique de systèmes quantiques dont la limite
classique est chaotique. La "formule des traces" due à Gutzwiller
relie les fluctuations du spectre d'un hamiltonien quantique à l'ensemble
des orbites périodiques classiques. Ce type de formule a été employée
également dans le cas de systèmes ouverts [Gaspard, Cvitanovi\'c,
Smilansky].
Une approche complémentaire, introduite par les physiciens, consiste
à comparer l'hamiltonien quantique à une matrice aléatoire [Wigner-Dyson,
Bohigas-Giannoni-Schmit]. Il n'existe cependant pas de justification
rigoureuse de cette approche. Cette approche statistique a été étendue
aux systèmes quantiques ouverts [Weidenmüller, Smilansky, Beenakker,
Fyodorov].
1.3 Quelques problématiques du chaos quantique
Ci-dessous nous présentons quelques aspects plus précis du "chaos
quantique", qui ont progressé ces dernières années. On commencera
par une description de modèles précis.
1.3.1 Exemples simples de systèmes chaotiques
Une première classe de modèles est fournie par le flot géodésique
sur certains variétés riemanniennes de courbure négative: en raison
de la courbure, le flot est Anosov. Parmi celles-ci on compte les
variétés hyperboliques homogènes, obtenues comme quotient du demi-espace
hyperbolique par un groupe discret. Selon la nature du groupe, on
obtient une variété compacte ("système fermé") ou non-compacte
("système ouvert"); L'étude de ce type de variété constitue
un domaine à part entière des mathématiques, du fait de multiples
ramifications arithmétiques. Dans le cadre de présent projet, on s'attachera
surtout à l'aspect dynamique de ces modèles. Le système dynamique
quantique correspondant est le Laplacien associé à la métrique hyperbolique;
le régime semi-classique correspond à la limite de haute énergie.
Les propriétés chaotiques sont aussi aisées à montrer pour un autre
type de systèmes dynamiques : les transformations à temps discret
sur un espace des phases compact (le tore bidimensionnel). Comme exemples,
citons les automorphismes hyperboliques du tore (ou transformation
du "chat d'Arnold"), ainsi que la transformation "du boulanger".
Ces deux systèmes sont définis par des équations linéaires, donc très
simples à analyser. Il est possible de les "quantifier": on
obtient alors une suite d'opérateurs unitaires de dimensions finies
arbitraires; la limite semi-classique correspond à considérer les
quantifications de grande dimension.
Les transformations du "chat" et du "boulanger" ont toutes
deux été quantifiées, et étudiées en détail par les physiciens et
les mathématiciens. De telles applications quantiques sont très simples
à étudier numériquement. Le "chat" quantifié possède des propriétés
très spéciales (d'ordre arithmétique) qui permettent de l'analyser
en détail. En perturbant la dynamique de façon non-linéaire, on obtient
un système chaotique "générique" sur le tore, qu'on sait aussi
quantifier.
1.3.2 Ergodicité quantique
Le "chaos quantique" est un domaine relativement jeune en mathématiques,
où il s'intègre dans la théorie spectrale de certains types d'opérateurs
(pseudo-)différentiels, ou plus généralement l'étude des EDP linéaires.
Il existe peu de résultats généraux concernant les états propres d'un
système chaotique "fermé": le théorème de Schnirelman prédit
que, dans la limite semi-classique, la plupart des états propres sont
équidistribués sur toute la surface d'énergie [Zelditch, Colin de
Verdière]. La possibilité d'états propres exceptionnellement localisés
(par exemple, le long d'une orbite périodique) n'est toujours pas
résolue, sauf pour certains modèles très particuliers. Faure, Nonnenmacher
et De Bièvre ont montré que dans le cas de la transformation du "chat
d'Arnold quantique", certains états propres se localisent partiellement
sur une orbite périodique. Ils ont ensuite montré qu'il est impossible
que des états propres se localisent totalement sur une orbite ou une
union d'orbites. Récemment, Anantharaman a montré que dans le cas
du flot géodésique sur une variété de courbure négative, les états
propres de haute énergie ne peuvent se localiser sur des ensembles
trop "fins". Sa stratégie de preuve semble généralisable à un
grand nombre de systèmes.
1.3.3 Distribution des résonances
Dans les 20 dernières années, des résultats rigoureux ont été obtenus
concernant la distribution des résonances et leur influence sur la
dynamique, dans divers types de problèmes (diffusion par des obstacles
ou des potentiels à décroissance rapide) [Melrose, Sjöstrand, Zworski,
Vodev].
L'étude se ramène souvent à l'analyse spectrale de certains opérateurs
(pseudo-)différentiels non auto-adjoints, qui est moins aisée que
le cas auto-adjoint. Par exemple, dans le cas auto-adjoint (système
"fermé"), on connaît bien la densité de valeurs propres, donnée
par la loi de Weyl. Dans le cas "ouvert", on conjecture depuis
peu [Sjöstrand-Zworski-Guillopé] que le nombre de résonances dans
une région donnée du plan complexe satisfait également une "loi
de Weyl généralisée", caractérisée par la géométrie de l'ensemble
des trajectoires piégées. Une borne supérieure pour cette loi de distribution
a été obtenue dans certains cas [Zworski-Guillopé, Sjöstrand-Zworski]
Dans un travail récent, Nonnenmacher et Zworski ont mis en évidence
une telle loi de Weyl généralisée pour une certaine "application
quantique ouverte".
Les modèles de "décohérence quantique" décrits plus haut sont
également décrits (de façon effective) par un opérateur d'évolution
non auto-adjoint (ou un propagateur non-unitaire). L'étude spectrale
correspondante est donc souvent du même type que celle d'un problème
de diffusion. Là encore, il existe peu de résultats (rigoureux ou
non) sur le spectre du propagateur effectif, et encore moins en présence
d'une dynamique chaotique.
Dans l'exemple d'une variété hyperbolique non-compacte, la théorie
des groupes fournit des outils puissants pour avoir accès aux résonances:
celles-ci sont données par les pôles de la fonction Zêta de Selberg,
définie en termes de géodésiques périodiques: la correspondance classique-quantique
est alors exacte.
2 le nombre de participants prévus et ayant confirmé leur participation
40 participants prévus environ.
3 la liste des conférenciers prévus et ayant confirmé leur participation
Experimentalists
- Ulrich Kuhl (Marburg) "Resonance width distribution in open chaotic
microwave cavities".
- Fabrice Mortessagne (Nice)
- Mélanie Lebental (Paris-Nord)
- Akim Richter (Darmstadt)
Theoritical physicists
- Henning Schomerus (Lancaster)
- Niels Sondergaard (Lund) "Elasticity"
- J. Wiersig (Brême) "résonances quantiques de cavités ouvertes"
Quantum systems coupled to a bath
- L. Bruneau (Cergy)
- Stéphane De Bièvre (Lille)
- Alain Joye (Grenoble)
- C-A Pillet (Marseille)
Semi-classical Non Hermitian operators
- E.B. Davies (London)
- Mikael Hitrik (UCLA)
- Johannes Sjostrand (Paris, Polytechnique)
- San Vu Ngoc (Rennes)
Semiclassical Quantum resonances
- Tanya Christiansen (Missouri)
- Jean François Bony (Bordeaux)
- Maciej Zworski (Berkeley)
Ruelle Resonances
- S. Gouëzel (Rennes)
- O. Jenkinson (Queen Mary)
- Hans Henrik Rugh (Cergy)
Hyperbolic Manifolds
- D. Borthwick (Emory)
- L. Guillope (Nantes)
- J. Hilgert (Padeborn)
- D. Mayer (Clausthal)
- Y. Petridis (UCL)
- L. Silberman (Princeton)
4 la composition du comité scientifique
- Nalini Anantharaman, Centre de Mathématiques Laurent Schwartz
- Ecole Polytechnique 91128 PALAISEAU, FRANCE
- Viviane Baladi, Directeur de recherches au C.N.R.S., Ecole
normale supérieure, Paris.
- Yves Colin de Verdière, Professeur à l'Université Joseph
Fourier, Grenoble, Institut Fourier 100, rue des Maths, BP 74 38402
Saint Martin d'Hères, France.
- Frédéric Faure, Maître de Conférences à l'Université Joseph
Fourier, Grenoble, Institut Fourier 100, rue des Maths, BP 74 38402
Saint Martin d'Hères, France.
- Colin Guillarmou, Chercheur CNRS, Laboratoire J.A. Dieudonne,
Universite de Nice Sophia-Antipolis, Parc Valrose, 06108 Nice, France.
- Frédéric Naud, Maître de conférences à l'université d'Avignon.
Laboratoire d'Analyse non linéaire et géométrie, 33 rue Louis Pasteur,
84000 Avignon, France
- Stéphane Nonnenmacher, Chercheur en Physique théorique -
Physique Mathématique Service de Physique Théorique, Orme des Merisiers,
CEA Saclay, France.
- Dominique Spehner, Maître de Conférences à l'Université Joseph
Fourier, Grenoble, Institut Fourier 100, rue des Maths, BP 74 38402
Saint Martin d'Hères, France.
5 Un programme
Répartis du lundi au vendredi:
- Systèmes quantiques couplés à un bain
- Variétés Hyperboliques
- Expériences et Physique théorique. Elasticité, matrices aléatoires,
résonances quantiques de cavités ouvertes.
- Opérateurs non-hermitiens
- Résonances quantiques
- Systèmes dynamiques et résonances de Ruelle
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On 5 Sep 2008, 13:43.