Retour à la page personnelle de Bernard Parisse.6.1 Nombre d’applications d’un ensemble fini dans un ensemble fini
Soient deux ensembles E dans F de cardinaux respectifs p et n.
Soit A(E,F) l’ensemble des applications de E dans F.
Soit u(p,n) le nombre d’applications de E dans F.
On a :
u(p,1)=p car si E=a et F=b1,b2..bp les applications de E dans F
sont définies par :
fj(a)=bj) avec 1≤ j≤ p
On montre par récurrence que u(p,n)=p*u(p,n−1).
En effet :
si E=a1,a2...an et E1=a2...an, une application de E dans F
est définie par une application de E1 dans F et par f(a1)=bj pour
1≤ j≤ p.
Donc u(p,n)=pn
6.2 Nombre d’injections d’un ensemble fini dans un ensemble fini : les arrangements
Soient deux ensembles E dans F de cardinaux respectifs p et n avec
n≥ p.
Soit I(E,F) l’ensemble des injections de E dans F.
Soit v(n,p) le nombre injections de E dans F.
On a :
v(n,1)=n car si E=a et F=b1,b2..bn les injections de E dans F
sont définies par :
fj(a)=bj) avec 1≤ j≤ n
On montre par récurrence que v(p,n)=(n−p+1)*v(p,n−1).
En effet :
si E=a1,a2...ap et E1=a2...ap, une injection de E dans F
est définie par une injection de f de E1 dans F et par
f(a1)∈ F∖ f(E1).
Comme F∖ f(E1) a pour cardinal n−(p−1)=n−p+1 on a :
v(n,p)=(n−p+1)*v(n,p−1)
Donc v(n,1)=n,v(n,2)=n(n−1),...,v(n,p)=n(n−1)...(n−p+1)
En utilisant la notation factorielle on a donc :
Définition
v(n,p) est le nombre d’arrangements sans répétition de p objets pris
parmi n objets (p≤ n).
Avec Xcas v(n,p) se note perm(n,p).
On tape :
perm(n,p)
On obtient :
(n!)/((n-p)!)
On tape :
perm(6,3)
On obtient :
120
6.3 Nombre de bijections d’un ensemble fini dans un ensemble fini : la factorielle
Soient deux ensembles E dans F de même cardinaux n.
Le nombre de bijections de E dans F est égal au nombre d’injections de E
dans F car E et F ont le même nombre déléments.
Le nombre de bijections de E dans F est donc 1*2*..*n =n!
Avec Xcas v(n,p) se note perm(n,p).
On tape :
6!
On obtient :
720
On tape :
3!
On obtient :
6
6.4 Nombre de parties à p éléments d’un ensemble à n éléments : les combinaisons
Soit un ensemble E de cardinal n (n≥ 1) et soit un entier p≤ n.
Soit w(n,p) le nombre de parties de E ayant p éléments.
Soit f une injection de I=[1,p] dans E dans f(I) est une partie de E
qui a p éléments.
Soit F l’application qui a une injection f de I=[1,p] dans E fait
correspondre f(M) i.e. F(f)=f(M).
F est surjective mais n’est pas injective car si:
F(f1)=F(f2) cela entraine f1(M)=f2(M).
Soit f1 une injection de I=[1,p] dans E et F=f1(M). Donc I et F
sont de cardinal p.
D’après le paragraphe précédent, le nombre d’injections f de
I=[1,m] dans E tel que f(M)=F est p! car ces injections sont des
bijection de I dans F.
Donc le nombre de parties de E ayant p éléments est égal au nombre d’injection de I dans E divisé par p!.
Donc :
On remarquera que la formule est encore valable pour n=p=0 puisque w(0,0)=1
Définition
w(n,p) est le nombre de combinaisons sans répétition de p objets pris
parmi n objets (p≤ n).
Avec Xcas w(n,p) se note comb(n,p).
On tape :
simplify(comb(n,p))
On obtient :
(n!)/((n-p)!*p!)
On tape :
comb(6,3)
On obtient :
20
6.5 Les combinaisons avec répétition
6.5.1 La définition
Définition
Soit un ensemble E de cardinal n (n≥ 1) et soit un entier p.
Le nombre d’ensemble ayant p éléments de E, chaque élément pouvant
être est appelé combinaison avec répétition de p éléments pris
parmi n.
6.5.2 Une démonstration
Soit c(n,p) le nombre de combinaisons avec répétition de p éléments
pris parmi n.
On va montrer que l’on a : c(n,p)=comb(n+p-1,n-1)=comb(n+p-1,p) à
l’aide de l’exercice suivant.
Enoncé
Soient O et A 2 points tels que OA=p.
1/ On suppose p≥ n. De combien de manières peut-on placer entre O et A (O et A exclus) n−1 points d’abscisse entière ?
2/ Application Nombre de solutions de l’équation x1+x2+...xn=p :
a/ lorsque les xi sont des entiers >0 et p≥ n.
b/ lorsque les xi sont des entiers ≥ 0
3/ En déduire la valeur de c(n,p)
Solution
1/ Entre O et A (O et A exclus) il y a p−1 points.
Donc on peut placer n−1 points d’abscisse entière de comb(p-1,n-1)
manières différentes.
2/ a/ Pour résoudre x1+x2+...xn=p lorsque les xi sont des entiers >0,
on place n−1 points M1,M2..Mn−1
d’abscisse entière m1,m2..mn−1 entre O et A et on pose :
x1=m1,x2=m2−m1,....xn−1=mn−1mn−2,xn=p−mn−1
On a alors x1+x2+...xn=p.
Réciproquement à chaque solution x1,x2,...,xn de x1+x2+...xn=p
lorsque les xi sont des entiers >0, il
correspond n−1 points d’abscisse entière entre O et A ce sont :
M1,M2..Mn−1 d’abscisse respective x1,x1+x2,...,∑i=..n−1xi.
Le nombre de solution est donc comb(p-1,n-1)
b/ Pour résoudre x1+x2+...xn=p lorsque les xi sont des entiers
≥ 0, on se raméne au cas précédent en posant :
yi=xi+1 (si xi est un entier ≥ 0, yi est un entier >0).
À chaque solution de x1+x2+...xn=p où les xi sont des entiers
≥ 0 correspond une solution de y1+y2+...yn=n+p où les yi sont
des entiers >0 et on a n+p≥ n.
Donc le nombre de solutions de l’équation x1+x2+...xn=p lorsque les xi
sont des entiers ≥ 0 est comb(n+p-1,n-1)=comb(n+p-1,p).
3/ c(n,p) est le nombre de combinaisons avec répétition de p
éléments pris parmi n.
Soient a1,a2,...an les n élements de E. Chaque combinaison avec
répétition de p éléments pris parmi ces n élements est
À chaque solution de x1,x2,...xn=p avec xi ≥ 0 pour i=1..n
il correspond une combinaison avec répétition de p éléments pris
parmi ces n élements ai à savoir on a la combinaison qui correspond aux
p élements :
x1 fois a1,x2 fois a2,...xn fois an (il y bien p élements
puisque x1,x2,...xn=p.
Réciproquement à chaque combinaison avec
répétition de p éléments pris parmi a1,a2,...an il correspond
une solution de x1,x2,...xn=p avec xi ≥ 0 pour i=1..n.
Donc c(n,p)=comb(n+p-1,n-1)=comb(n+p-1,p)
6.5.3 Autre démonstration
Soient a1,a2,...an les n élements de E.
1/ On cherche combien de fois l’élément a1 figure dans les c(n,p)
combinaisons avec répétition de p éléments pris parmi ces n
élements ai (i=1..n).
Dans chaque combinaison il y a p éléments donc en tout il y a :
p*c(n,p) éléments.
Les n éléments figurent le même nombre de fois donc :
l’élément a1 figure p*c(n,p)/n fois dans les c(n,p) combinaisons
et de même pour tout i=1..n,
l’élément ai figure p*c(n,p)/n fois dans les c(n,p) combinaisons.
2/ Cherchons une relation entre p*c(n,p)/n et c(n,p−1)
Parmi les combinaisons à répétition, il y en a :
c(n−1,p)=comb(n+p-2,p) qui ne contiennent pas a1.
Parmi les combinaisons à répétition, il y en a :
c(n,p−1)=comb(n+p-2,p-1) qui contiennent a1 au moins une fois
(car on a comb(n+p-2,p-1)+comb(n+p-2,p)=comb(n+p-1,p))
D’après 1/ l’élément a1 figure (p−1)*c(n,p−1)/n fois dans les
c(n,p−1) combinaisons
Donc dans les c(n,p) combinaisons il y a c(n,p−1) combinaisons qui
contiennent a1 au moins une fois.
Cherchons le nombre de fois où apparait a1 parmi les combinaisons qui
contiennent a1 au moins une fois. Ces combinaisons sont au nombre de
c(n,p−1). Si on enlève a1 de ces combinaisons il reste une combinaison
avec répétition de p−1 éléments pris parmi ces n
élements ai (i=1..n). On sait d’apr‘es 1/ que
a1 figure (p−1)*c(n,p−1))/n fois dans les c(n,p−1) combinaisons.
Donc l’élément a1 figure c(n,p−1)+(p−1)*c(n,p−1)/n fois dans les
c(n,p) combinaisons.
On a donc la relation :
Donc puisque c(n,1)=n :
c(n,p)= | | c(n,p−1)=... | | c(n,1)= | | = | |
donc on en déduit que :
c(n,p)=comb(n+p-1,p)= comb(n+p-1,n-1)
Remarque
On a c(n,0)+c(n,1)+...+c(n,p)=c(n+1,p)
On tape :
sum(comb(n+k-1,n-1),k=0..p)-comb(n+p,n)
On obtient :
0
Par récurrence sur p on a :
c(n,0)+c(n,1)=1+n=c(n+1,1)
si c(n,0)+c(n,1)+...+c(n,p)=c(n+1,p) alors
c(n,0)+c(n,1)+...+c(n,p)+c(n,p+1)=c(n+1,p)+c(n,p+1)=
comb(n+p,p)+comb(n+p,p+1)=comb(n+p+1,p+1)=c(n+1,p+1)
En effet proriété de comb :
comb(n,p)=comb(n-1,p)+comb(n-1,p-1) pour tout n et p≤ n donc
comb(n+p,p)=comb(n+p-1,p)+comb(n+p-1,p-1)
Dans une patisserie il y 10 sortes de gateaux.
De combien de manières peut-on en choisir 6 :
a/ de sortes différentes,
b/ de même sorte ou de sortes différentes,
c/ de même sorte ou de sortes différentes dans le cas ou il ne reste que 3 gateaux d’une certaine sorte.
Solution
a/ Il y a comb(10,6)=210 de choisir 6 gateaux de sortes différentes parmi
10 sortes.
b/ Il y a comb(15,6)=5005 de choisir 6 gateaux de même sorte ou sortes
différentes parmi 10 sortes car ici n=10 et p=6.
c/ si il ne este que 3 gateaux de la sorte a1, il y a
comb(14,6)=3003 manières de prendre 6 gateaux sans la sorte a1
(n=9, p=6 et n+p−1=14 i.e 9 sortes et 6 gateaux)
comb(13,5)=1287 manières de prendre 6 gateaux dont 1 gateau de la sorte
a1,(n=9, p=5 et n+p−1=13)
comb(12,4)=495 manières de prendre 6 gateaux dont 2 gateaux de la sorte
a1,(n=9, p=4 et n+p−1=12)
comb(11,3)=165 manières de prendre 6 gateaux dont 3 gateaux de la sorte
a1,(n=9, p=3 et n+p−1=11)
Donc il y a 3003+1287+495+165=4950 manières de prendre 6 gateaux de même sorte ou de sortes différentes dans le cas ou il ne reste que 3 gateaux d’une certaine sorte.
Vérifions :
On a comb(10,2)=45 manières de prendre 6 gateaux dont 4 gateaux de la
sorte a1,(n=9, p=2)
On a comb(9,1)=9 manières de prendre 6 gateaux dont 5 gateaux de la
sorte a1,(n=9, p=1)
On a comb(9,0)=1 manières de prendre 6 gateaux dont 6 gateaux de la
sorte a1,(n=9, p=0)
et on a bien : 4950 +55=5005.
6.6 Nombre de surjections d’un ensemble fini dans un ensemble fini
Exercice 1
Soient E un ensemble ayant p éléments et F un ensemble ayant q
éléments. On cherche le nombre de surjections de E dans F.
-
Calculer ∑A⊂ E(−1)Card(A)
- Soient f une application de E dans F et B une partie de
F∖ f(E).
On pose : S(f)=∑B⊂ F∖ f(E)(−1)Card(B)
Montrer que :
S(f)=1 si f est surjective et S(f)=0 si f n’est pas surjective.
- En déduire le nombre de surjections de E dans F
La solution
-
Si p=0 alors E=∅ donc ∑A⊂ E(−1)Card(A)=(−1)0=1
Si p≠ 0 alors il y a comb(p,k) sous-ensemble A de E qui ont k
éléments A,
donc
∑A⊂ E(−1)Card(A)=∑k=0pcomb(p,k)(−1)k=(1−1)p=0 d’après
la formule du binôme.
- Si f est surjective F∖ f(E)=∅ donc S(f)=1 d’après ce
qui précéde.
Si f n’est pas surjective F∖ f(E)≠ ∅ donc S(f)=0
d’après ce qui précéde.
- Soit A(E,F) l’ensemble des applications de E dans F.
D’après ce qui précède le nombre de surjections de E dans F
est :
∑f∈ A(E,F)S(f)=∑f∈ A(E,F)∑B⊂ F∖ f(E)(−1)Card(B)
Puisque B⊂ F∖ f(E) est équivalent à
B∩ f(E)=∅ donc est équivalent à f(E)⊂ F∖ B
donc le nombre de surjections de E dans F est :
∑B⊂ F∑f∈A(E,F∖ B) (−1)Card(B)=
∑B⊂ F && Card(B)=k(q−k)p(−1)k=∑k=0q comb(q,k)(q−k)p(−1)k
En effet si Card(B)=k. Il y a (q−k)p applications des E dans F∖ B et il y a comb(q,k) sous-ensemble de F qui contient k éléments.
Donc :
S(f)= | | (−1)kcomb(q,k)(q−k)p |
Exercice 2
1a/ Montrer que pour tout j=1..k on a :
comb(p,j)*comb(p-j,k-j)=comb(p,k)*comb(k,j)
1b/ En déduire que :
| (−1)jcomb(p,j)*comb(p−j,k−j)=0 |
2/ Soit S(n,p) le nombre de surjections d’un ensemble à n éléments
sur un ensemble à p éléments.
En raisonnant, pour une application f de E dans F, sur le cardinal de
f(E), établir :
pn=S(n,p)+ | | comb(p,k)*S(n,p−k) |
3/ En déduire que :
S(n,p)= | | (−1)kcomb(p,k)*(p−k)n |
4/ En utilisant φ(f) = {f−1({y}) , y ∈ F } de l’ensemble des
surjections de E dans F dans l’ensemble des partitions de E ayant p
parties, déterminer le nombre de partitions
d’un ensemble à n éléments en p parties (1 ≤ p ≤ n), noté
Pi(n,p).
La solution
1a/ On développe les combinaisons ou on tape :
normal(comb(p,j)*comb(p-j,k-j)-comb(p,k)*comb(k,j))
On obtient :
0
1b/ On remplace les combinaisons à l’aide de 1a/ et on écrit le
développement de (1−1)k avec la formule du binôme et on obtient :
0=(1−1)k=∑j=0k(−1)jcomb(k,j) donc
comb(p,k)∑j=0k(−1)jcomb(k,j)=∑j=0k(−1)jcomb(p,k)comb(k,j)=∑j=0k(−1)jcomb(p,j)*comb(p−j,k−j)
2/ Il y a pn applications de E dans F et si f est une application de
E dans F on note k le cardinal de f(E). Pour k fixé f est alors
une surjection de E dans f(E) et il a S(n,k) surjections
il y a comb(p,1)*S(n,1) applications de E dans F qui sont telles que
k=1
il y a comb(p,2)*S(n,2) applications qui sont telles que k=2
....
il y a comb(p,k)*S(n,k) applications qui sont telles que k=k
...
il y a comb(p,p)*S(n,p) applications qui sont telles que k=p
d’où la formule
pn=sum( comb(p,k)*S(n,k),k=1..p)=S(n,p)+sum(comb(p,k)*S(n,k),k=1..p-1)
3/ On va faire une combinaison de lignes qui fera disparaitre les
S(n,k) pour k!=p en se servant de 1b/ :
sum((-1)icomb(p,i)comb(p-i,k-i),i=0..k)=0
Les coefficients de S(n,p-k) sont si la 1iere ligne est la ligne 0:
ligne 0 : comb(p,k),
ligne 1 : comb(p-1,k-1)
ligne 2 : comb(p-2,k-2)
...
ligne i : comb(p-i,k-i),
....
ligne k : 1
on multiplie donc
la ligne 0 par 1=(−1)0*comb(p,0)
la ligne 1 par -1*comb(p,1)
la ligne 2 par (−1)2*comb(p,2)
....
la ligne k par (−1)kcomb(p,k)
...
la ligne p-1 par (−1)p−1comb(p,p-1)
Puis on somme toutes les lignes et on obtient :
sum((-1)kcomb(p,k)(p-k)n,k=0..p-1)=S(n,p)
4/ Chaque surjection de E dans F donne une partition de E ayant p
parties. Mais une partition de E ayant p parties définit p! surjections
donc le nombre de partitions de E ayant p éléments est S(n,p)/p!
Vérifions
S(n,2)=2n−2 et il y a 2n−1−1 partitions de E ayant p parties.
6.7 Les nombres d’applications de E dans F
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